Vous souhaitez améliorer l'accessibilité de vos jeux vidéo ? Vous ne savez pas par où commencer ? Dans cette formation dédiée à l'accessibilité, Tim et Olivier viendront nous parler de handicap et de jeux vidéo.

Vous souhaitez améliorer l’accessibilité de vos jeux vidéo ? Vous ne savez pas par où commencer ? Dans cette formation dédiée à l’accessibilité, Tim et Olivier viendront nous parler de handicap et de jeux vidéo.

La formation aura lieu sur notre serveur Discord, jeudi 25 janvier de 17h30 à 19h ! Nous avons posé quelques questions à Tim et Olivier, qui vous permettront de savoir si cette formation est faite pour vous.

C’est quoi un jeu accessible ?

Une réponse concise serait : un jeu accessible est jouable par une personne en situation de handicap. Mais ça amène plein d’autres questions : d’abord, c’est quoi les situations de handicap ? La notion de handicap est très générale, ça inclut aussi bien les gens qui ont une déficience intellectuelle, des douleurs articulaires, un trouble dys (par exemple, la dyslexie ou dyspraxie), une déficience sensorielle, une phobie, des migraines, une hypersensibilité à certains stimuli… Ces conditions ne sont d’ailleurs pas toujours perçues comme un handicap en soi, bien que cela ait des répercussions négatives sur la vie quotidienne, et dans le cas qui nous intéresse, dans la pratique du jeu vidéo.

Comme on se rend vite compte qu’il y a une multitude de choses à comprendre et à prendre en compte, une réaction fréquente, et légitime, c’est de se demander si ça vaut vraiment le coup de rendre un jeu accessible. Combien de personnes cela concerne finalement ? Jouent-elles seulement aux jeux vidéo ? Là-dessus, même s’il est impossible d’établir des statistiques précises, on a quand même certains ordres de grandeur.

Les différentes estimations officielles, à travers le monde, oscillent entre 15 et 25% de personnes avec un handicap identifié, selon la méthode de mesure et la population observée. Si on rapporte ces données à la quantité de gens qui jouent aux jeux vidéo dans le monde, même avec des hypothèses conservatrices, on avance fréquemment le nombre de 450 millions de joueurs et joueuses avec un handicap (chiffre utilisé par Microsoft dans ses communications). Et cela concerne toutes les classes d’âges, catégories sociales, cultures et origines. De plus, toute personne est susceptible de se retrouver en situation de handicap, même temporairement, ou par intermittence.

Par ailleurs, nos propres recherches confirment sans ambiguïté que les personnes en situation de handicap aiment autant jouer que les autres et expriment les mêmes attentes vis-à-vis du jeu vidéo : s’amuser, seules ou à plusieurs, créer, s’évader, socialiser, participer aux conversations, être hypées… Mais que le manque d’accessibilité des jeux est le principal frein pour elles.

Bien sûr, toutes ces personnes n’ont pas toutes les mêmes besoins, et cela amène tout de suite une autre question : comment fait-on ? La tâche paraît incommensurable. La bonne nouvelle est que des solutions existent, et que l’on progresse à grands pas sur la question depuis quelques années.

Qu’est-ce qu’on peut attendre de cette formation ?

Justement on va essayer de répondre à ces questions : Quoi ? Pourquoi ? Comment ?Au moins dans les grandes lignes. Le but est qu’après avoir assisté à la session, les personnes qui créent des jeux soient convaincues qu’elles doivent s’attaquer à la question dès que possible, parce que c’est nécessaire, et faisable. Et on fournira des pistes pour commencer tout de suite.

À quel public s’adresse-t-elle ?

À toutes les personnes qui participent à la création de jeux vidéo, avec un focus sur l’aspect game design, car c’est là qu’une bonne partie de la question se traite. Mais aussi aux personnes qui gèrent les projets, éditent et commercialisent les jeux, en font la promotion et la communication… Plus qu’une opération technique ponctuelle, l’accessibilité est un état d’esprit, un sujet que l’on doit inviter à toutes les discussions et inclure à toutes les décisions, comme on peut le faire concernant l’éthique, l’inclusion ou les préoccupations environnementales. Cela doit devenir un réflexe d’y penser systématiquement, c’est pourquoi nous préconisons d’en faire un élément de la culture d’entreprise. On peut faire de l’accessibilité à tout niveau de la chaîne de production. Mais pour un résultat vraiment pertinent pour les gamers en situation de handicap, tenu sur le long terme, il faut un effort concerté et continu.

Pourquoi est-ce important de se former à l’accessibilité ?

Au vu de ce qui précède, on est dans la situation suivante : des besoins multiples, divers et parfois complexes, exprimés par une énorme proportion de l’audience potentielle. Or, en fonction du type de jeu, de son économie, de son contenu, de la plateforme, voire du contexte d’utilisation, on doit apporter une réponse spécifique et adaptée, intimement liée au produit. Il n’y a donc pas de solution miracle qui marche pour tout et tout le monde. Il faut apprendre, comprendre, analyser, pour pouvoir intégrer et agir.

Il faut aussi prendre conscience que se préoccuper de l’accessibilité, c’est aller dans le sens de l’histoire. La demande est toujours plus importante, et pressante, pour une meilleure prise en compte des besoins des personnes handicapées, qui commencent à revendiquer plus d’équité, et l’application de leurs droits, ce pour quoi il y a encore beaucoup à faire. C’est d’ailleurs crucial de faire valider les propositions par les personnes concernées. Comme on dit dans le milieu du handicap : rien pour nous, sans nous

Dans ce contexte, l’accessibilité va rapidement devenir une compétence essentielle pour toute personne qui crée des jeux vidéo à titre professionnel. 

Est-ce que vous pouvez vous présenter ?

Nous sommes deux associés, qui avons créé Games Accessibility Hub fin juin 2023, pour proposer des prestations de conseil en accessibilité aux créateurs et créatrices de jeux vidéo. Tim, 10 ans d’expérience dans la tech, est le CEO. Olivier, 18 ans d’expérience en accessibilité numérique, s’occupe des aspects opérationnels. Notre but, avec cette notion de hub, est de réunir les compétences multiples et variées nécessaires à notre activité, au travers d’un réseau international de spécialistes de l’accessibilité, et de gamers en situation de handicap, chacune et chacun apportant sa perspective et ses expertises, en fonction du projet sur lequel nous travaillons. Nous pouvons accompagner tout type de structure, du petit studio indé au développeur de titres AAA, et du micro-éditeur spécialisé au mega-publisher. Car nous adaptons systématiquement nos propositions au contexte du projet et à son économie. Tout projet peut – et devrait – intégrer l’accessibilité à ses objectifs.

Un mot pour la fin ?

L’accessibilité, c’est bon, mangez-en !

Plus sérieusement : l’accessibilité c’est un sujet passionnant, qui peut apporter d’immenses satisfactions, ne serait-ce que parce qu’on donne la possibilité de jouer à un plus grand nombre de gens, y compris et surtout celles et ceux qui sont exclus de tant de choses par ailleurs. Si on fait un jeu plus accessible, on rend le monde un peu meilleur, et ça c’est quand même cool, non ?


Les formations sont organisées sur le serveur Discord d’Abiding Bridge. Si vous n’en êtes pas encore membre, remplissez le questionnaire sur cette page pour rejoindre notre communauté bienveillante et inclusive !